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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/281

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Comment Pantagruel en l’iſle de Medamothi[BD 1] achapta
pluſieurs belles choſes


Chapitre II.


Cestuy iour, & les deux ſubſequens ne leurs apparut terre ne choſe aultre nouuelle. Car aultres foys auoient aré ceſte routte. Au quatrième deſcouurirent vne iſle nommée Medamothi, belle à l’œil & plaiſante à cauſe du grand nombre des phares[BD 2] & haultes tours marbrines, des quelles tout le circuit eſtoit orné, qui n’eſtoit moins grand que de Canada. Pantagruel s’enquerant qui en eſtoit dominateur entendit, que c’eſtoit le roy Philophanes[BD 3], lors abſent pour le mariage de ſon frère Philotheamon[BD 4] auecques l’Infante du royaulme de Engys[BD 5]. Adoncques deſcendit on haure, contemplant, ce pendent que les chormes des naufz faiſoient aiguade, diuers tableaulx, diuerſes tapiſſeries, diuers animaulx, poiſſons, oizeaulx, & aultres marchandiſes exotiques & peregrines, qui eſtoient en l’allée du mole, & par les halles du port. Car c’eſtoit le tiers iour des grandes & ſolennes foires du lieu : es quelles annuellement conuenoient tous les plus riches & fameux marchans d’Afrique & Aſie. D’entre les

  1. Medamothi. nul lieu en Grec
  2. Phares. Haultes tours ſus le riuaige de la mer, esquelles on allume vne lanterne on temps qu’eſt tempeſte ſus mer, pour addreſſer les mariniers. Comme vous pouez veoir à la Rochelle, & Aigueſmortes
  3. Philophanes. conuoiteux de veoir & eſtre veu
  4. Philotheamon. conuoiteux de veoir
  5. Engys. aupres