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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/366

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Comment apres la tempeſte Pantagruel deſcendit es
iſles des Macræons[BD 1].


Chapitre XXV.


Svs l’inſtant nous deſcendiſmez au port d’vne iſle laquelle on nommoit l’iſle des Macræons. Les bonnes gens du lieu nous repceurent honnorablement. Vn vieil Macrobe[BD 2] (ainſi nommoient ilz leur maiſtre eſcheuin) vouloit mener Pantagruel en la maiſon commune de la ville pour ſoy refraiſchir à ſon aiſe, & prandre ſa refection. Mais il ne voulut partir du mole que tous ſes gens ne feuſſent en terre. Apres les auoir recongneuz, commenda chaſcun eſtre mué de veſtemens, & toutes les munitions des naufz eſtre en terre expoſees, à ce que toutes les chormes feiſſent chere lie. Ce que feut incontinent faict. Et Dieu ſçayt comment il y fut beu & guallé[1]. Tout le peuple du lieu apportoit viures en abondance. Les Pantagrueliſtes leurs en donnoient d’aduentaige. Vray eſt que leurs prouiſions eſtoient aulcunement endommaigees par la tempeſte præcedente. Le repas finy Pantagruel pria vn chaſcun ſoy mettre en office & debuoir pour reparer le briz. Ce que feirent, & de bon hayt. La

  1. Macreons. gens qui viuent longuement
  2. Macrobe. homme de longue vie
  1. Il y eut beu & guallé.

    Il y aura beu & guallé.

    Les participes beu et guallé sont pris ici substantivement, au sens de boisson et réjouissance.