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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/389

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Continuation des contenences de Quareſmeprenant.

Chapitre XXXII.


Cas admirable en nature, diſt Xenomanes continuant, eſt veoir & entendre l’eſtat de Quareſmeprenant. S’il crachoit, c’eſtoient panerees de Chardonnette.

S’il mouchoit, c’eſtoient Anguillettes ſallees.

S’il pleuroit, c’eſtoient Canars à la dodine.

S’il trembloit, c’eſtoient grands patez de Lieure.

S’il ſuoit, c’eſtoient Moulues au beurre frays.

S’il rottoit, c’eſtoient huytres en eſcalle.

S’il eſternuoit, c’eſtoient pleins barilz de Mouſtarde.

S’il touſſoit, c’eſtoient boytes de Coudignac.

S’il ſanglouttoit, c’eſtoit denrées de Creſſon.

S’il baiſloit, c’eſtoient potees de poys pillez.

S’il ſouſpiroit, c’eſtoient langues de bœuf fumees.

S’il ſubloit, c’eſtoient hottes de Cinges verds.

S’il ronfloit, c’eſtoient iadaulx de febues frezes.[1]

S’il rechinoit, c’eſtoient pieds de Porc auſou.

S’il parloit, c’eſtoit gros bureau d’Auuergne : tant s’en failloit que feuſt ſaye cramoiſie[2], de laquelle

  1. S’il ronfloit… « Carême-prenant ronfloit des fèves, comme quelques-uns soufflent des pois en dormant. » (Le Duchat)
  2. Saye cramoiſie. Voyez Plutarque, Apophtegmes.