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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/463

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chapitre lii

Depuys que Decretz eurent ales[1],
Et genſdarmes portent males,
Moines allerent à cheual,
En ce monde abonda tout mal.

Ie vous entens, diſt Homenaz. Ce ſont petitz Quolibetz des Hereticques nouueaulx.



  1. Depuys que Decretz eurent ales. Jeu de mots sur les décrétales et les décrets auxquels les ailes ont poussé, qui sont en pleine vigueur : Du Fail fait dire à Eutrapel (t. II, p. 50) : « L’Ordonnance defendante n’accompagner les ſergens, n’auoit point encore d’ailes. » — Quant aux males des gens d’armes, elles eurent pour résultat funeste de faciliter leurs déprédations ; mais c’est seulement depuis peu que, par le progrès de toutes choses, elles se sont transformées en fourgons et en trains de bagages. Ce dicton satirique a été bien souvent cité, quelquefois avec certaines variantes. Henri Estienne, dans son Apologie pour Hérodote (c. XXXIX, t. I, p. 300), lui donne un vers de plus :

    Depuis que decrets eurent ales,
    Et que les dez vindrent ſur tables,
    Et gendarmes porterent males,
    Moines allerent à cheual,
    Au monde n’y a eu que mal.