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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/513

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chapitre lxvi

quelle me dict, que ne y doibuons deſcendre. Toutes & quantes foys qu’en mon eſprit i’ay tel mouuement ſenty, ie me ſuys trouué en heur refuſant & laiſſant la part dont il me retiroit : au contraire en heur pareil ne ſuys trouué fuyant la part qu’il me poulſoit : & iamais ne m’en repenty. C’eſt, diſt Epiſtemon, comme le Dæmon de Socrates tant celebré entre les Academicques. Eſcouttez doncques, diſt frere Ian, ce pendent que les chormes y font aiguade. Panurge là bas contrefaict le Loup en paille. Voulez vous bien rire ? Faictez mettre le feu en ce Baſilic que voyez près le chaſteau guaillard. Ce ſera pour ſaluer les Muſes de ceſtuy mons Antiparnaſſe. Auſſi bien ſe guaſte la pouldre dedans. C’eſt bien dict, reſpondit Pantagruel. Faictez moy icy le maiſtre bombardier venir. Le bombardier promptement comparut. Pantagruel luy commenda mettre feu on Baſilic, & de fraiſches pouldres en tout euenement le recharger. Ce que feut ſus l’inſtant faict. Les Bombardiers des aultres naufz, Ramberges, Guallions, & Gualleaces du conuoy au premier deſchargement du Baſilic qui eſtoit en la nauf de Pantagruel, mirent pareillement feu chaſcun en vne de leurs groſſes pieces chargees. Croyez qu’il y eut beau tintammare.