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le tiers livre

Oileus, & à Iuppiter ſon pere capital. A aultres dieux Olympicques n’eſt licite fouldroier. Pourtant ne ſont ilz tant redoubtez des humains. Plus vous diray, & le prendrez comme extraict de haulte mythologie. Quand les Geantz entreprindrent guerre contre les Dieux, les Dieux au commencement ſe mocquerent de telz ennemis, & diſoient qu’il n’y en auoit pas pour leurs pages. Mais quand ilz veirent par le labeur des Geantz le mons Pelion poſé deſſus le mons Oſſe, & ia eſbranlé le mons Olympe pour eſtre mis au deſſus des deux, feurent[1] tous effrayez. Adoncques tint Iuppiter chapitre general. Là feut conclud de tous les Dieux, qu’ilz ſe mettroient vertueuſement en defence. Et pource qu’ilz auoient pluſieurs foys veu les batailles perdues par l’empeſchement des femmes qui eſtoient parmy les armées, feut decreté, que pour l’heure on chaſſeroit des cieulx en Ægypte & vers les confins du Nil, toute ceſte veſſaille des Déeſſes deſguiſées en Beletes, Fouines, Ratepenades, Muſeraignes, & aultres Metamorphoſes. Seule Minerue feut de retenue pour fouldroier auecques Iuppiter, comme Déeſſe des lettres & de guerre, de conſeil & execution : Déeſſe née armée, Déeſſe redoubtée on ciel, en l’air, en la mer, & en terre.

Ventre guoy (diſt Panurge) ſeroys ie bien Vulcan, duquel parle le poëte ? Non. Ie ne ſuys ne boiteux, ne faulx monnoieur, ne forgeron, comme il eſtoit. Par aduenture ma femme ſera auſſi belle & aduenente comme ſa Venus : mais non ribaulde comme elle : ne moy coqu comme luy. Le villain iambe torte ſe feiſt declairer coqu par arreſt & en veute figure de tous les Dieux. Pource entendez au rebours. Ce ſort denote que ma femme ſera preude, pudicque, & loyalle, non mie armée, rebouſſe, ne ecerue-

  1. Seurent. Lisez feurent.