Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/138

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IJO It CINQVIHSME LIVRE.

lanternes, lors qu’elles tcnoient leur chapicre Pro- uincial. Aduenans au Palais Royal^ fufmes par deux lanternes d’honneur, fauoir ell : , la lanterne d’Arifto- phanes, & la lanterne de Cleanthes, prefentez à la Royne : à laquelle Panurge en langage Lanternois expofa briefuement les caufes de noftre voyage. Et eufmes d’elle bon recueil, & commandement d’af- fifter à fon foupper, pour plus facilement choifir celle que voudrions pour guide. Ce que nous pleut grandement, & ne fuîmes negligens bien tout noter, & tout confiderer, tant en leurs geftes, veftemens, & maintien, que aufli en l’ordre du feruice. La Royne eftoit velluë de Criftallin vierge, de Touchie, ou- urage damafquin, paflementé de gros diamens. Les lanternes du fang eftoient veftues, aucunes de Strain, autres de pierres Phengites, le demourant elloit de corne, de papier, de toille cirée. Les fallots pareille- ment félon leurs eftats d’antiquité de leurs maifons. Seulement l’en aduilay vne de terre, comme vn pot, en rang des plus gorgiafes : de ce m’efbahifTent, entendy, que c’eftoit la lanterne d’Epidetus, de laquelle on auoit autresfois refufé trois mile dragmes. l’y confideray diligentement la mode & accouftre- ment de la lanterne Polymixe de Martial : encore plus de l’Icofimixe, iadis confacree par Canope fille de Tifias. l’y noté trefbien la lanterne Penfile iadis prinfe de Thebes au temple d’ApoUo Palatin, & de- puis tranfportee en la ville de Cyme Aolique par Alexandre le conquérant. l’en notay vne autre infigne, à caufe d’vn beau ûoc de foye cramoifine, qu’elle auoit fus la tefte : Et me fut dit, que c’eftoit Bartole, lanterne de droit. l’en notay pareillement deux autres infignes, à caufe des bourfes de clyftere, qu’elles portoient à la ceinfture : & me fut dit, que l’vne