Aller au contenu

Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

6o LE CINQVIESME LIVRE.

compaignie, que de la mienne, ie n’y recourneray pas : ce mot ce foie vne muraille d’arain. Si par force & violence ne fuis mené, ie n"en approchera/, tanc que celle vie ie viuray, en plus que Calpe d’Abila. Vliifes recourna il quérir fon efpee en la cauerne du Cy- clope.> ma dia non. Au guichec ie n’ay rien oublié ie n’y recoarnerav pas.

O, dirt frère lean, bon cœur, & franc compagnon, de mains paraliciques, mais parlons vn peu par efcoc dodeur fubcil : pourquoy elt-ce, & qui vous meuc leur ieccer la bourfe plaine defcus ? en auons nous trop ? n’euft-ce aflez eifé leur ieder quelques teftons rongnez ? Parce, refpondit Panurge. qu’à tous pé- riodes de propos Grippe-minaud ouuroic la gibbe- ciere de velours exclamant : orça, orça, orça. De là ie prins coniedure comme pourrions francs & deli- ures efchapper, leur iedanc, or la, or la, de par Dieu or la, de par tous les diables la. Car gibbelciere de velours n’eft reliquaire de teftons, ne menue mo- noye, c’eft vn réceptacle d’efcus au foleil, entends tu frère lean mon petit couillaud. Quant tu auras au- tant roufty comme i’ay, & efté, comme i’ay efté, roufty, tu parleras autre latin. Mais par leur inion- clion il nous convient outre paffer.

Les gallefretiers toufiours au port attendoient en e.xpedacion de quelque lomme de deniers. Et voyans que voulions faire voJe s’adreflent à frère lean, Tad- uerciflant qu’outre n’eall à paffer ians paier le vin des appariteurs, félon la taxation des efpilfes faides. Et faincl hurlu burlu, dift frère lean, eftes vous encores icy, griphons de tous les diables, ne f.iis-ic icy aflez fafché, fans m’importuner dauancager" Le cordieu vous aurez voftre vin à celle heure : ie le vous promets feurement. Lors defgainant fon bracque-