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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/113

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gargantua, t. i, p. 61-63

à 1535, 1535, 1537 et Dolet : Chopiner theologalement. Henri Estienne commence fort longuement cette expression dans un passage de l’Apologie pour Hérodote, chap. XXII, p. 529, dont voici le commencement : « … Il ne nous faut que conſiderer ce qu’on appelle vin theologal… Car quand il eſt queſtion d’exprimer en vn mot vn vin bon par excellence, & fuſt ce pour la bouche d’vn roy, il faut venir au vin theologal… Quoy qu’il en ſoit, ce n’eſt pas ſans cauſe qu’on dit par prouerbe, Vin theologal, & Table d’Abbé. »

Page 62, l. 11 : Comme aſſez ſçauez que Africque aporte touſiours quelque choſe de noueau. Ce dicton est répété au cinquieſme livre (t. III, p. 19) : « Affrique, diſt Pantagruel, eſt couſtumiere touſiours choſes produire nouuelles & monſtrueuſes. » Pline nous apprend que c’était un proverbe vulgaire de Grèce : « Semper aliquid novi Africam afferre. » (Hist. Natur., VIII, 16)

Page 63, l. 4 : Et fut amenee par mer en troys carracques & vn brigantin. « Cette bonne plaisanterie, dit Burgaud des Marets, n’a point été perdue pour notre grand admirateur de Rabelais, La Fontaine :

Voſtre ſerviteur Gille
............
Tout fraichement en cette ville
Arrive en trois baſteaux, exprés pour vous parler. »

(Le Singe & le Léopard)

Remarquons toutefois que cette locution proverbiale « en trois bateaux » était d’un usage courant quand La Fontaine s’en est servi, et qu’il n’a peut-être pas songé en l’employant aux « troys carracques » de Rabelais. — Nous lisons dans une lettre de Madame de Montmorency, datée du 6 avril 1670, et imprimée dans la Correspondance de Bussy Rabutin (Édit. Charpentier, 1858, t. I, p. 254) : « Il faut avouer que notre ami est très agréable, et que de ces gens-là n’en vient que deux en trois bateaux. »

L. 10 : Si n’eſtoient meſſieurs les beſtes, nous viurions