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Page:Rabier, Bringer, Caramel, histoire d'un singe, Boivin et Cie, 1927.djvu/27

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chez le pharmacien le plus proche, où, leurs sens revenus, elles assuraient sérieusement qu’elles venaient de voir le diable ! et, tremblantes, elles refusaient de réintégrer leur logis.

Et il y avait de quoi être effrayé, car voici que, sans crier gare et sans savoir d’où il sortait, une façon de gnome, une sorte de lutin vêtu en paysan avait surgi sur la table, dodelinant de la tête et agitant ses deux petits bras.

Mais qui est-ce qui se faisait une pinte de bon sang ? C’était ce satané Caramel ! Car c’était lui qui avait saisi avec sa queue une marionnette oubliée par le petit Cadet et l’avait fait surgir tout à coup aux yeux effarés des deux commères.

Et tandis que les deux pauvres femmes appelaient à l’aide et révolutionnaient tout le quartier, mons Caramel se gorgeait de sucre et même vidait le fond des tasses, trouvant que décidément le café, qu’il avait jadis en horreur, était exquis additionné de lait.

Et, sa gourmandise satisfaite, il se sauvait avant qu’on fût venu le déloger.


Marionnette du diable
Marionnette du diable