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Page:Rabier, Bringer, Caramel, histoire d'un singe, Boivin et Cie, 1927.djvu/9

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I

Les premières armes de Caramel


Caramel de face
Caramel de face


Vous dire où naquit Caramel, dont je veux être le véridique historiographe, c’est ce que je serais fort empêché de faire d’une façon très précise ; tout ce que j’ai pu savoir sur la naissance de mon héros, c’est qu’il vit le jour, quelque part, en Afrique, sur les rives féeriques du Congo.

Sa mère était une jeune guenon fort coquette et fort gentille, et son père, un vieux singe érudit et savant, était tout simplement le grand chef d’une grande tribu ne comprenant pas moins de quatre-vingt-douze chimpanzés.

Dès son enfance, Caramel — qui, bien entendu, à cette époque, ne s’appelait pas encore Caramel — témoigna d’une vive intelligence. Il faisait la joie et le bonheur de toute la tribu, dont il était le Benjamin.

Il n’y en avait pas un comme lui pour grimper à un cocotier, se suspendre par la queue aux branches d’un baobab, ou faire avec des lianes de vertigineuses escarpolettes.

Sa réputation de gentillesse était répandue à plus de dix lieues à la ronde, et le soir, quand le