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Page:Rachilde - La Marquise de Sade, 1887.djvu/281

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— Mademoiselle ! excusez-moi, dit-il, comme s’il allait pleurer.

Il aurait préféré recevoir une gifle que d’être présenté à cette femme dont la robe lui faisait peur.

— Mais, Monsieur, il n’y a pas de quoi vous désespérer, dit Mary avec une forte envie de rire.

Elle le trouvait drôle et surtout d’une tournure bête à plaisir. Elle s’éventa pour cacher ses lèvres. Alors, Paul Richard perdit contenance tout à fait ; une rougeur plus intense lui grimpa au front, ses narines s’ouvrirent brusquement, un flot de sang inonda le devant de sa chemise et son gilet.

Félix de Talm pouffa, tandis que M. de Caumont lui mettait son mouchoir sous le nez.

— Oh ! décidément, s’écria le baron très dégoûté, tu es un rustaud que je renonce à dégrossir, voilà l’émotion qui s’en mêle, et nous en avons pour une heure !

Les médecins de l’assistance apportèrent des flacons d’hyperchlorure de fer ; on entama des récits de circonstance ; les uns voulaient essayer des remèdes radicaux, les autres disaient que cela lui passerait avec la jeunesse et on bousculait l’étudiant afin de vérifier l’épaisseur de son cartilage nasal. Mary ne riait plus, elle effaçait du bout de son doigt une gouttelette purpurine qui tremblait, pareille à un rubis, sur les broderies de son corsage.

— Je crois que c’est fini, dit le baron, revenant