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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/148

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étrange bruit. Mais aujourd’hui, comme je marchois le long du corridor sans penser à la moindre des choses, pas même à l’étonnante voix que les signors ont entendue le soir, voilà que paroît une lumière brillante, et voilà qu’en regardant derrière moi, j’apperçois une grande figure. Je l’ai vue, mademoiselle, aussi distinctement que je vous vois à présent. Une grande figure qui se glissoit dans la chambre toujours fermée, dont personne n’a la clef que le signor ; et voilà que la porte se referme tout de suite.

— C’étoit le signor, dit Emilie ?

— Oh ! non, mademoiselle, ce n’étoit pas lui : je l’ai laissé querellant ma maîtresse dans son cabinet de toilette.

— Vous me faites d’étranges contes, Annette, dit Emilie : ce matin vous m’avez effrayée dans l’appréhension d’un meurtre ; maintenant vous voulez me faire croire…

— Non, mademoiselle, je ne vous dirai plus rien ; et pourtant si je n’avois pas eu bien peur, serois-je tombée morte comme je l’ai fait ?

— Étoit-ce la chambre du voile noir ? dit Emilie. — Oh ! non, mademoiselle, elle étoit plus près de celle-ci. Que ferai-je pour gagner ma chambre ? je ne voudrois pas pour tout l’or du monde traverser le cor-