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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/122

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attendoit. Le chevalier pensoit qu’il n’avoit plus qu’à triompher ; mais on lui fit bientôt voir qu’il s’agissoit de quelqu’autre chose.

— La dame avoit donc donné parole d’épouser le signor ? dit Ugo.

— Donné parole ! Oh ! non, reprit Bertrand ; elle n’avoit pas même, à ce qu’on m’a conté, assez d’esprit pour dire qu’elle l’aimoit. J’ai même ouï assurer que, dès l’abord, elle avoit dit qu’elle ne le prendroit jamais. C’est ce qui provoqua le signor, et avec bien juste raison ; car, après tout, on se soucie fort peu de passer pour désagréable. Cette femme le lui disoit sans cesse. Encore si elle s’étoit tenue là ; mais se marier avec un autre !

— C’étoit donc uniquement pour faire pièce au signor, dit Ugo, qu’elle finit par se marier ?

— Je n’en sais rien, reprit Bertrand. Ils prétendent que depuis long-temps elle avoit aimé ce cavalier ; mais cela n’auroit rien fait, si elle ne l’eût pas épousé. Elle pouvoit s’attendre à ce qui suivit. Il n’étoit pas à supposer que le signor supporteroit ce mauvais traitement avec patience. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle des suites, et de ce qui arriva. Mais, comme je dis, ils se mirent en route pour Padoue, elle et le