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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/136

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le pays, mais les personnes qu’il avoit dû choisir pour l’exécution de ses plans.

Emilie osa demander s’ils approchoient de leur destination. Ugo lui répondit qu’ils n’en étoient pas loin. À ce bois de châtaigniers dans le vallon, dit-il, près du ruisseau où se réfléchit la lune. Je désire bien m’y voir en repos avec un flacon de bon vin et une tranche de jambon.

Emilie reprit courage en apprenant que son voyage alloit finir ; elle vit le bois de châtaigniers dans une partie ouverte du vallon, et au bord du ruisseau.

En peu de momens ils atteignirent l’entrée du bois. Ils aperçurent au travers du feuillage une lumière dans une chaumière éloignée. Ils s’avancèrent en côtoyant le ruisseau. Les arbres qui le couvroient déroboient les rayons de la lune ; mais une longue ligne de lumière, qui venoit de la cabane, se distinguoit sur sa surface tremblante et sombre. Bertrand s’arrêta le premier ; Emilie entendit qu’il frappoit fortement et appeloit à la porte. On ouvrit la petite fenêtre on paroissoit une lumière. Un homme demanda ce que l’on vouloit, descendit aussitôt, et les reçut dans une chaumière propre, mais rustique. Il appela sa femme pour apporter quelques rafraîchis-