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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/157

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l’habitoit. Elle trouvoit une consolation dans la pensée d’être près de lui, quoique sans doute il fût prisonnier.

Il étoit tard quand elle partit de la chaumière, et la nuit étoit déjà close avant qu’elle arrivât au voisinage d’Udolphe. La nuit étoit très-sombre, et la lune ne brilloit que par intervalles. Les voyageurs marchoient à la clarté d’une torche que portoit Ugo. Emilie méditoit sur sa situation. Bertrand et Ugo anticipoient sur le plaisir d’un bon souper et d’un bon feu ; ils avoient remarqué la différence du climat chaud de Toscane à l’air piquant de ces régions élevées. Emilie fut enfin réveillée de sa rêverie par le son de l’horloge du château ; elle ne put l’entendre sans un certain frémissement. Plusieurs coups se succédèrent, et le son, répété par mille échos, se perdit en murmures. Son imagination frappée crut entendre marquer l’instant d’une effroyable catastrophe.

— C’est la vieille horloge, dit Bertrand ; elle y est encore ! les canons ne l’ont pas fait taire !

— Non, dit Ugo ; elle ronfloit aussi bien qu’eux au milieu de leur fracas : elle sonna au travers du feu le plus vif que j’aie jamais vu. Je comptois bien que l’ennemi lui don-