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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/162

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l’instant d’après, le vent apporta une voix qui résonnoit avec plus de force.

— Qui va là ? crioit la sentinelle ; répondez, ou malheur à vous.

Bertrand poussa un cri de joie. — Ah ! mon brave camarade, est-ce vous ? dit la sentinelle. — Il donna un grand coup de sifflet ; un autre y répondit. Les voyageurs sortirent des bois à la hâte, et gagnèrent le chemin creux qui conduisoit aux portes du château. Emilie sentit renouveler sa terreur en contemplant tout à la fois sa surprenante architecture. Hélas ! se disoit-elle, je rentre dans ma prison !

— Par saint Marc ! dit Bertrand en tournant son flambeau, il y a eu ici de chaude besogne ; les boulets ont furieusement sillonné le terrain.

— Oui, répliqua Ugo, ils firent feu de cette redoute, et un rude feu. L’ennemi fit une attaque terrible sur la grande porte ; mais il pouvoit bien croire qu’il n’en viendroit jamais à bout. Outre le canon des murailles, nos archers, sur les deux tours rondes, ne se donnoient pas de quartier ; et par saint Pierre ! il n’étoit pas moyen d’y tenir. Je n’ai jamais vu meilleure fête dans ma vie ; je riois à m’en tenir les côtés, de voir décamper tous ces lâches. Bertrand,