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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/22

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n’avoient été qu’imaginaires. Par intervalles elle entendoit de foibles lamentations, et cherchoit à découvrir d’où elles venoient. Il y avoit au-dessous d’elle un grand nombre de chambres fermées depuis long-temps, et il étoit probable que le bruit en devoit sortir. Elle se pencha sur la fenêtre pour découvrir quelque lumière : les chambres, autant qu’elle en pouvoit juger, étoient dans les ténèbres ; mais à peu de distance, sur le rempart, elle crut apercevoir quelque chose en mouvement.

Le foible éclat que donnoient les étoiles ne lui permettoit pas de distinguer précisément : elle jugea que c’étoit une sentinelle de garde, et mit de côté la lumière pour observer avec loisir, sans être elle-même remarquée.

Le même objet reparut ; il se glissa tout le long du rempart, et se trouva près de sa fenêtre. Elle reconnut une figure humaine ; mais le silence avec lequel elle s’avançoit, lui fit penser que ce n’étoit pas une sentinelle. On approcha, Emilie hésitoit ; une vive curiosité l’engageoit à rester ; une crainte qu’elle ne pouvoit pas expliquer, l’avertissoit de se retirer.

Pendant cette irrésolution, la figure se plaça en face, et y resta sans mouvement.