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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/52

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ils n’avoient rien vu ; ils se moquèrent de nous, et cette nuit seulement, la même figure a reparu.

— Où l’avez-vous perdue, mon ami ? dit Emilie à Roberto.

— Quand je vous ai quittée, mademoiselle, dit le soldat, vous avez pu me voir aller sur le rempart ; mais je n’ai rien vu avant de me trouver à la terrasse d’orient. La lune étoit brillante, et j’ai vu comme une ombre qui fuyoit devant moi d’un peu loin ; je me suis arrêté au coin de la tour où je venois de voir la figure, elle avoit disparu ; j’ai regardé sous cette vieille arcade où j’étois sûr de l’avoir vu passer ; tout de suite j’ai entendu un bruit : ce n’étoit pas un soupir, un cri, un accent, quelque chose, en un mot, que j’eusse entendu dans ma vie. Je ne l’ai entendu qu’une fois, mais c’est assez ; je ne sais pas plus ce qui m’est arrivé jusqu’au moment où je me suis trouvé environné de mes camarades.

— Venez, dit Sébastien, retournons à nos postes, la lune va se coucher. Bonsoir, mademoiselle.

— Bonsoir, dit Emilie ; que la Sainte Vierge vous assiste ! Elle referma la fenêtre, et se retira pour réfléchir à cette étrange circonstance qui se lioit précisément avec