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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/83

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nétrer aisément. Elle s’occupa à s’en assurer, comme déjà elle l’avoit fait. Il lui sembloit que Montoni exécutait déjà ses projets de vengeance, en la privant de sa protection. Elle se repentoit d’avoir témérairement bravé le pouvoir d’un tel homme. Retenir ses propriétés, lui paroissoit désormais impossible. Pour conserver sa vie, peut-être son honneur, elle se promit que si elle échappoit aux horreurs de la nuit prochaine, elle feroit sa cession le lendemain, pourvu que Montoni lui permît de quitter Udolphe.

Après avoir pris ce parti, son esprit se trouva plus calme ; elle écoutoit pourtant avec une extrême inquiétude, et tressailloit aux sons imaginaires qu’elle entendoit dans l’escalier.

Elle resta quelques heures dans une entière obscurité. Annette ne venoit point ; et elle commença à concevoir de sérieuses appréhensions pour elle. Mais n’osant pas se risquer à parcourir le château, il lui fallut rester dans son incertitude sur les motifs de cette absence.

Emilie s’approchoit souvent de l’escalier, pour écouter si personne ne montoit. Elle n’entendit aucune espèce de son. Néanmoins, déterminée à veiller toute la nuit, elle s’étendit sur sa triste couche, et la