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Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/313

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le principe du bank-charter-act de 1844, qui divisa, comme l’on sait, la Banque d’Angleterre en issue-department et banking-department[1], mais sans confier à l’État l’émission du billet.

Malgré leur titre un peu prétentieux, les Principes de l’économie politique et de l’impôt sont une œuvre incomplète, sans plan d’ensemble et sans visées didactiques. Au surplus Ricardo n’a jamais voulu enseigner, comme Say avait voulu faire. Le titre de l’ouvrage est à lui seul assez défectueux. Pourquoi parler expressément des impôts ? S’ils vont être envisagés au point de vue de l’économie politique, c’est dans le titre une addition, non seulement inutile mais susceptible d’engendrer des confusions ; et s’ils doivent être étudiés à un autre point de vue, l’unité du sujet en doit être, dans le fond, complètement détruite. On a cherché, il est vrai, à expliquer ce plan en faisant ressortir que Ricardo s’était proposé, non point comme Adam Smith ou comme Say, de faire une œuvre didactique, se suffisant à elle-même, mais bien tout simplement de développer certaines idées nouvelles et différentes qui n’avaient pas trouvé place dans des travaux antérieurs.

Le volume renferme trente-deux chapitres. Les sept premiers ( « de la valeur ; de la rente de la terre ; du profit foncier des mines ; du prix naturel et du prix courant ;des salaires ; des profits ; du commerce extérieur » ) sont de beaucoup les plus importants. Viennent ensuite onze chapitres consacrés aux impôts. Enfin les quatorze derniers reviennent, soit à des matières déjà traitées, soit à des sujets qui, distincts en un certain sens, n’auraient pas dû cependant être détachés de celles-ci. Par exemple l’on ne comprend guère que le chapitre xix, « des changements soudains dans les voies du commerce », ne suive pas le chapitre du commerce extérieur ou bien celui des profits.

  1. Voyez nos Éléments d’économie politique, 2e éd., pp. 345 et s.