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Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/388

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mais les résultats qu’il donne….. On peut même mettre en doute que le travail manuel soit plus productif que le travail intellectuel. Il y a d’autres instruments que la charrue, la bêche et la navette : le bras n’est pas plus nécessaire pour exécuter que la tête pour inventer ; et quiconque est un peu familiarise avec l’histoire de l’humanité, n’ignore pas que c’est au travail intellectuel, à des études patientes et à des recherches longtemps poursuivies, que nous devons des découvertes innombrables, dont plusieurs ont augmenté nos moyens d’action d’une manière incalculable et ont changé complètement l’aspect et la condition de la société[1]. »

Nous ne considérons pas davantage comme exacte la classification que Mill avait faite en rayant l’a consommation du nombre des parties de l’économie politique, sous prétexte qu’il n’existe « aucune loi de la consommation[2] ». Ce n’est pas, en effet, que des lois économiques manquent à propos du luxe, de l’épargne, de l’assistance des pauvres, des dépenses publiques.et de bien d’autres sujets. Mill matérialisait vraiment outre mesure la production et l’économie tout entière.

II. Loi du rendement non proportionnel en agriculture (diminishing returns). — Avouons cependant que cette loi n’est pas une idée neuve et originale : elle était déjà à la racine de la théorie de la rente de Ricardo, puisqu’elle était le principe sur lequel reposait son troisième cas de rente différentielle, basé sur le rendement inégal et décroissant, des capitaux additionnels ; enfin, même avant Ricardo, elle avait, été acceptée d’intuition par nombre d’économistes et notamment par Turgot[3].

Mais Stuart Mill y donne une importance inattendue.

  1. Mac-Culloch, Principes d’économie politique, Ire partie, ch. ii, trad. franç., t. I, pp. 72-73.
  2. Unsettled questions of political economy, 2e édit., 1874, p. 132.
  3. Turgot, Observations sur le mémoire de M. de Saint-Péravy (voyez Œuvres, édit. Guillaumin, t. I, p. 420).