Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/704

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capital, non sans donner au capital argent, dans la production industrielle, une importance que celui-ci n’a pas aussi grande en réalité. Pour Marx, le mouvement circulatoire s’opère en trois stades. Au premier, l’argent se convertit en marchandises (matières premières) : c’est l’acte de circulation auquel l’expression A — M sert de formule[1]. Au deuxième stade, le capital passe par le procès de production : le résultat est une autre marchandise, d’une valeur plus grande que celle de ses éléments (M… P… M’) puisque la marchandise produite vaut tout ensemble et le capital variable et la plus-value (v + pl). Enfin, au troisième stade, les produits finis retournent au marché ; et là ils se reconvertissent en argent (M’— A’). « La formule du mouvement circulatoire, dit Marx, est donc

A — M… P… M’— A’,

les points indiquant que le procès de circulation est interrompu » (pour faire place au procès de production…). « Capital-argent, capital-marchandises, capital productif, dit-il ailleurs, ne désignent pas des variétés autonomes de capitaux… ces mots ne désignent que des formes fonctionnelles différentes du capital industriel, qui les revêt toutes les trois tour à tour. » La durée du cycle total est la somme des périodes de production et de circulation[2].

Quant à la monnaie, tout simplement elle « représente une quantité de travail social sous une forme qui lui permet de fonctionner comme instrument de circulation » ; d’où cette double conséquence : 1° que l’accroissement des marchandises exige un accroissement de monnaie ; 2° que le renouvellement de la monnaie est une « fraction de la richesse sociale qui doit être sacrifiée au procès de circulation[3] ». Par contre, « le crédit, qui accroît l’efficacité de

  1. Il faut se garder de lire ces formules de Marx comme des notations algébriques : s’il en était ainsi, on aurait du trouver bien plutôt :.A = M.
  2. T. II, 1re partie, ch. I, tr. fr., pp. 1, 33, 152, etc.
  3. T. II, ch. iv, §§ 1 et 3.