Aller au contenu

Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


INTRODUCTION

Depuis le décret du 30 avril 1895, qui a institué le doctorat en droit ès-sciences politiques et qui a rangé l’histoire des doctrines économiques parmi les matières obligatoires de cet enseignement, il n’a été publié, à notre connaissance, aucun ouvrage général où les aspirants à ce doctorat pussent trouver un cadre sommaire d’études sur lequel les parties spécialement développées par les professeurs seraient venues s’ajouter[1].

Il nous a semblé qu’il y avait là une lacune à combler.

  1. L’Histoire des doctrines économiques de M. Espinas, professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux, ne traite avec détails que des auteurs anciens ; et l’Histoire de l’économie politique de M. Ingram (1888), traduite en français par MM. de Varigny et Bonnemaison (1893), quoique supérieure et beaucoup moins éloignée du but à atteindre, est conçue à un point de vue presque exclusivement anglais ; elle est aussi très sommaire et très incomplète. L’une et l’autre, à des degrés inégaux, appartiennent à l’école historique. — À ces deux ouvrages il faut ajouter, comme plus récent ou du moins comme plus récemment accessible aux étudiants, l’Histoire des doctrines économiques du professeur Luigi Gossa, traduite par M. Deschamps (Paris, 1899), sur la troisième édition italienne de 1892. Mais l’ouvrage de M. Cossa n’est guère qu’une bibliographie du sujet, bibliographie d’ailleurs extrêmement complète. L’ouvrage renferme deux parties : la théorie, où se trouve l’exposé des discussions sur la définition, sur la méthode et sur la division de l’économie politique ; puis l’histoire proprement dite. Du reste M. Cossa lui-même avait intitulé son livre Guida allo studio dell’Economia politica d’abord, puis, pour la deuxième édition, introduzione allo studio dell’Economia politica. M. Cossa est très sobre d’appréciations personnelles et il paraît se placer en dehors des écoles, sauf peut-être l’école coopératiste ou solidariste, à en juger