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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/245

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qu’après deux ans, en 1840, que parut le tome premier, et l’ouvrage ne fut achevé qu’au bout de vingt ans. On peut même dire qu’il ne l’est que d’hier, c’est-à-dire après trente ans, car cette dernière édition, enrichie de notes considérables, est presque un ouvrage nouveau.

Est-ce que M. Sainte-Beuve aurait écrit l’histoire de Port-Royal sans ses amis de Lausanne, et en particulier sans M. J. Olivier ? C’est probable, mais ce n’est pas absolument certain. Sa vie de Paris était, comme il le dit, morcelée, un peu dissipée et assujettie à des besognes journalières. Et puis il se pourrait que si M. Sainte-Beuve ne se fût pas mis à ce travail résolument et énergiquement vers le temps où il vint à Lausanne, il n’eût pas su plus tard s’y mettre comme il le fit alors. En tout cas, M. Olivier lui a fourni l’occasion et la retraite désirée. Est-ce un service qu’il lui a rendu ? Je le crois. Mais peut-être tout le monde n’en jugera-t-il pas ainsi. Avant que le Port-Royal fût achevé, on a pu l’envisager comme une étude à part, n’ayant pas de place nécessaire dans l’œuvre de M. Sainte-Beuve. On ne savait trop pourquoi un esprit si ouvert allait s’enfermer avec quelques solitaires obscurs. À vrai dire Port-Royal n’est pas un cloître ignoré ; de grands

    tion importante de la manière dont ces rapports ont été présentés par M. Saint-René Taillandier dans la Revue des Deux Mondes, plus une lettre inédite de Vinet qui méritait d’être conservée.