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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/26

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lutte devint décisive lorsque Charles III de Savoie monta sur le trône ducal, en 1504. Il essaya tour à tour de la ruse et de la violence, et il réussit un instant, malgré l’héroïsme de Pécolat et de Berthelier, ce grand mépriseur de mort, comme l’appelle Bonnivard. Dans cette lutte, les Genevois s’étaient divisés en deux factions, celle des Eidguenots ou des Confédérés, qui succéda à la bande licencieuse des Enfants de Genève et qui s’appuyait sur les cantons suisses, et celle des Mameluz, qui trahissait l’intérêt public en faveur du duc de Savoie. Les Eidguenots, contenus pendant quelques années par les armes du duc, par sa présence à Genève et par de nombreux supplices, se relevèrent plus forts que jamais quand, vers la fin de 1525, le duc dut partir pour ses états de Piémont, où l’appelaient la bataille de Pavie et la prise de François Ier. Ce fut le signal d’une révolution complète. Le peuple de Genève assemblé conclut le 25 février 1526 un traité d’alliance avec les cantons de Berne et de Fribourg ; les Mameluz, qui s’y opposèrent, furent bannis, leurs biens confisqués, les armoiries du duc jetées au Rhône et le vidomnat aboli. Genève était affranchie.

Mais la paix ne dura pas longtemps. Comme tous les partis qui triomphent, celui des Eidguenots ne tarda pas à se diviser.

Farel était venu s’établir à Genève. C’était le plus ardent de tous les apôtres de la Réformation. Il avait