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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/403

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L’une des plus autorisées est bien connue des lecteurs de la Bibliothèque universelle.[1] M. Paul Stapfer estime que la meilleure manière de s’instruire des principes de l’art d’écrire et de s’initier aux secrets de la poésie est de prendre conseil des écrivains et des poëtes. Il a fondé sur ce principe un enseignement littéraire dont deux volumes, du plus haut intérêt, nous permettent d’apprécier les tendances et l’utilité.

M. Stapfer fit à Guernesey, en 1868, devant un auditoire de jeunes demoiselles, un premier cours de littérature, qui fut publié l’année suivante sous le titre de Causeries guernesiaises. Un sous-titre relégué plus loin, après la préface et la table des matières, résume exactement l’idée du cours : Les artistes juges et parties. Se prévalant de la liberté d’un causeur, M. Paul Stapfer a groupé dans ce volume, au gré de sa fantaisie, une multitude de noms et de questions autour des noms principaux de Chateaubriand, de Gœthe et de Byron. Mais quel que soit l’auteur qu’il aborde, toujours il se demande ce que pense cet auteur des autres et de lui-même, et ce qu’il nous a révélé des secrets de son art. Ainsi s’unissent deux enseignements à l’ordinaire séparés, celui de la rhétorique et celui de l’histoire littéraire. Avec M. Stapfer, on fait sa rhétorique en faisant son

  1. Ces pages ont été publiées d’abord dans la Bibliothèque universelle et Revue suisse, livraison de juin 1874.