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Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/21

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Aussi se montre-t-il de suite combien cet état de choses fut préjudiciable à la jeune colonie, plusieurs familles la quittèrent, (cela se voit par la disparition subite de leur noms dans les régistres) de 1710 à 1720 le nombre des naissances qui précédemment avait monté à 12 et 15 par an, va toujours en diminuant jusqu’à ne présenter qu’une où deux naissances en certaines années. Évidemment l’administration de Cadillac, toute imparfaite qu’elle était, avait été moins funeste au pays que l’état de choses qui lui succédait — et il était arrivé comme il arrive souvent, que pour tuer quelques abus, on avait presque tué le sujet, ainsi qu’il advint de cet ours de la Fable, qui pour chasser une mouche écrasa son maître.

D’ailleurs les difficultés suscitées par l’âpre cupidité du premier gouverneur furent peut-être plus lourdes encore sous ses successeurs qui faisaient payer aux traiteurs un droit de 400 livres par chaque canot chargé de marchandises qui montait à Détroit — la garnison était réduite une compagnie de 30 hommes dont le capitaine M. de la Foret, commandait le poste.

Le commerce et les cultures dépérirent comme la population — Cadillac s’était activement occupé d’attirer et d’établir du monde à Détroit en distribuant des concessions de terre, je vous