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Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/37

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dans les terres alors vacantes, les Canadiens se seraient assuré la possession exclusive du pays, les étrangers n’auraient point trouvé place sur ces terres entièrement occupées par vous, et aujourd’huy dans tout le comté d’Essex et dans la moitié du comté de Kent, vous seriez les maîtres, vous feriez vos affaires vous-même et à votre guise ; c’est à peine si l’on y compterait un millier d’Anglais, tandis qu’ils y forment la majorité de la population.

Que ces réflexions sur le passé, soient donc pour vous un enseignement salutaire — et en songeant aux travaux de vos aïeux et à l’héritage qu’ils vous ont légué, sachez suivre les exemples qu’ils vous ont donnés — que serait-il arrivé si alors au lieu de se porter sur des terres neuves on n’eut jamais songé qu’à se partager les vieilles terres défrichées jusqu’à ce qu’elle fussent réduites à des lambeaux de 80 ou 90 arpents ? Il en serait résulté que devenant à la fin impartageables, les héritages auraient été vendus, et qu’un grand nombre d’entre vous, seraient aujourd’huy réduits, à la condition de louer des terres à des étrangers ou à gagner au jour le jour un salaire incertain qu’il faudrait aller solliciter de toutes parts. Or que de motifs n’avez-vous pas aujourd’huy pour chercher à vous étendre comme vos ancêtres ont fait ; vous