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Page:Ramus - La préparation à la Guerre sans la résistance du peuple — Pourquoi ?, 1935.pdf/24

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Alors, à quoi bon les tuer ?

Il suffirait de se remémorer que la même oppression, les mêmes guerres ont eu lieu de tous temps, sous n’importe quel chef de gouvernement : Nicolas ou Alexandre, Frédéric ou Guillanme, Napoléon ou Louis, Palmerston ou Gladstone, Mac Kinley ou tout autre, et l’on comprendrait que ce n’est nullement tel ou tel chef qui est spécialement cause des fléaux dont souffrent les peuples. Ces fléaux sont la conséquence d’une organisation sociale unissant tellement tous les membres de la société que tous subissent le joug de quelques hommes, le plus souvent d’un seul, et qui sont à tel point pervertis par leur pouvoir monstrueux, mettant sous leur direction la vie de millions d’individus, qui se trouvent comme dans un état morbide, et sont possédés par la manie des grandeurs, ce dont on ne s’aperçoit pas, uniquement en raison de leur haute situation.

Dès leur enfance et jusqu’à la tombe, ces hommes sont environnés d’un luxe effréné et vivent dans une atmosphère de mensonge et d’hypocrisie qui l’accompagne. Leur éducation, toute leur activité n’ont qu’un, but : l’étude des circonstances dans lesquelles furent commis les assassinats dans le passé, des meilleurs procédés de meurtre à notre époque et de la préparation de ces meurtres. Ils ne cessent de porter sur eux les instruments de la destruction : sabres ou épées ils s’affublent de toutes sortes d’uniformes, font passer des revues et des parades, se font des visites et des présents sous forme de décorations ou de titres militaires : et non seulement personne n’appelle de son véritable nom ce qu’ils font, ne leur dit qu’il est odieux