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Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/21

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Caille avait rejoint la route ; il suivait de nouveau la route, il marchait la tête baissée ; est-ce qu’il voyait à présent, sur sa gauche, le beau mirage qu’il y avait, pendant entre le ciel et l’eau ?

Il est triste et soupire : est-ce qu’il pouvait voir la fête que c’était, sur sa gauche, dans l’espace et cet entre-deux, toutes ces flammes envoyées, renvoyées ? et on ne sait plus, pour finir, si la lumière vient d’en bas ou d’en haut. Il repousse sa sacoche, qui a une tendance à lui glisser sur la cuisse ; il approchait du village, tout changea encore une fois, est-ce qu’il s’en aperçut ?

On était arrivé à une lignée de grands ormes ; de l’autre côté de la route, le terrain donne subitement un coup d’épaule, dessinant sur le ciel une crête qui attire l’œil ; est-ce seulement par hasard que Caille regardait vers elle ? mais tout-à-coup apparut