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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/151

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À BAIA

bouffis d’argent qu’on était obligé de porter — si encore elle n’avait reçu que des gens comme il faut ! — mais il venait chez elle de jeunes greluchons qui n’avaient pour vivre que leur derrière ou celui de leurs amies ; j’ai vu jusqu’à des Africains qui sentaient l’huile, c’en était une honte ! Et, avec tout ça, quand l’amant grondait, elle se mettait à rire. Sais-tu ce qu’il a fait à la fin, ce vilain homme-là ? Il est allé en barque avec elle, une nuit comme celle-ci, et il lui a planté son couteau dans le sein, et puis il l’a jetée à la mer. Ce n’est que bien des jours, bien des jours après, qu’un marin, sur la plage, a retrouvé son cadavre. Mais qu’as-tu, mon âme ?

— Maman ! Maman !

— Quoi ? Quoi ?