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SUR LES DIEUX DE LA GRÈCE,

et quelle s’ouvroit par l’inauguration des consuls, faite dans son temple avec beaucoup de solennité, devant sa statue ornée de lauriers nouvellement cueillis. Par la même raison, lorsqu’il s’agissoit de l’un des actes publics les plus importans, d’une déclaration de guerre, le consul militaire y procédoit en ouvrant les, portes de son temple avec tout l’appareil de sa magistrature. Les douze autels et les douze chapelles de Janus pouvoient dénoter, conformément à l’opinion générale, qu’il dirige et gouverne les douze mois, ou que, comme il le dit de lui-même dans Ovide, c’est par lui qu’on doit arriver aux grands dieux, qui étoient au nombre de douze, ainsi que l’atteste un proverbe. Nous ajouterons que Janus présidoit aussi à la naissance des enfans, ou au commencement de la vie.

La divinité indienne a précisément les mêmes attributs. Les pieux Hindous commencent tous les sacrifices, toutes les cérémonies religieuses, toutes les prières, celles même qu’on adresse aux dieux supérieurs, tous les ouvrages sérieux, toutes les affaires importantes, par une invocation à Ganeśa, mot composé d'iśa, gouverneur ou chef, et de gaha, compagnie de dieux(14), telle qu’il en est compté neuf dans l’Amarkôch(15). Il seroit aisé de multiplier les exemples d’affaires commencées par une invocation au Janus de l’Inde, si les points de ressemblance que j’ai indiqués m’autorisent à lui donner ce nom. Peu de livres commencent sans offrir ces mots, Salut à Gaties ; et c’est lui qu’invoquent le premier les Brahmanes qui dirigent l’épreuve judiciaire(16) et font la cérémonie du hôma ou sacrifice du feu. M. Sonnerat(17) nous apprend qu’il est très-révéré sur la côte de Coromandel. Ils (les Indiens) ont la plus grande vénération pour ce dieu, dont ils placent l’image dans tous les temples, dans les rues, dans les chemins et dans les campagnes, au pied d’un arbre, afin que tout le monde soit à portée de l’invoquer avant de rien entreprendre, et que les voyageurs puissent lui adresser leurs adorations et » leurs offrandes avant de continuer leur route. » J’ajouterai à ce passage, d’après mes propres observations, que dans la ville utile et commode qui s’élève maintenant à Dhermâranya ou Gayâ, sous les