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DESCRIPTION DU MAHWAH.

un pouce le limbe de la corolle. II est remplacé par un drupe, ayant un péricarpe épais, biloculaire, et contenant deux semences ou amandes recouvertes d’une peau d’un brun foncé : il se trouve quelquefois cependant trois semences en trois divisions séparées. Les fleurs sortent en faisceau de l’extrémité des plus petites branches : elles ont chacune un pédicule d’environ un pouce et demi de long, et sont pour la plupart tournées en bas ; ce qui facilite encore leur chute.

Lorsque le mahwah est parvenu à son point de croissance, ses dimensions sont à-peu-près les mêmes que celles d’un mango ordinaire. Sa tête est touffue, et ses feuilles sont ovales et un peu acuminées ; ses racines s’étendent horizontalement, et ne s’enfoncent que peu en terre. Le tronc, qui est souvent d’un volume considérable, s’élève rarement à une certaine hauteur sans donner des branches ; il n’est cependant pas extraordinaire de le voir parvenir jusqu’à huit ou dix pieds avant de projeter aucun rameau. Son bois est d’une dureté médiocre, d’un grain fin et d’une couleur rougeâtre.

Cet arbre laisse découler une gomme-résine par les incisions que l’on fait à l’écorce.

Les fleurs sont d’une nature fort extraordinaire, et diffèrent extrêmement de celles de toute autre plante que je connoisse. Elles n’ont en effet, sous aucun rapport, l’extérieur que cette partie affecte communément dans les végétaux ; mais elles ressemblent plutôt à des baies, et je les ai prises long-temps, ainsi que beaucoup d’autres personnes, pour les fruits du mahwah. L’arbre se dépouille de ses feuilles au mois de février ; et, dès les premiers jours de mars, les fleurs commencent à pousser en grappes de trente, quarante ou cinquante, de l’extrémité de chaque petite branche. À dater de cette époque, jusque vers la fin d’avril, qu’elles viennent à maturité (car elles ne s’ouvrent ou ne s’épanouissent jamais), on les voit tomber le matin, un peu après le lever du soleil : c’est le moment où on les ramasse. On les fait ensuite sécher, en les exposant durant quelques jours à l’ardeur du soleil. Lorsqu’elles ont été ainsi préparées,