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Page:Reclus - Histoire d'une montagne, 1880.djvu/277

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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

tourait de sombres nuées d’où jaillissait la foudre. Les géants, nourris des forces mêmes de la terre, avaient dans leurs voix les hurlements de l’orage et dans leurs bras la vigueur de la tempête ; de leurs cent bras, ils lançaient au hasard leur grêle de rochers ; mais, contre les jeunes dieux intelligents, ils luttaient avec la fureur aveugle des éléments. Ils succombèrent, et, sous les débris des monts, des peuples entiers furent écrasés avec eux. C’est ainsi que des caprices de rois ont souvent fait massacrer les nations comme par mégarde.

Ces prodigieux combats de l’Olympe avaient cessé depuis de nombreuses générations, lorsque les peuplades ioniennes et doriennes eurent des poètes pour chanter leurs propres exploits et, plus tard, des historiens pour les raconter. Alors Zeus, le père des Dieux et des Hommes, siégeait en paix sur la montagne sacrée ; son trône était posé sur la plus haute cime ; à côté se tenait Héra, la déesse toujours femme et toujours vierge ; à l’entour étaient assis les autres immortels à la face éternellement belle et joyeuse. Un éther lumineux bai-