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Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/108

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l’homme et la terre. — les communes

à se reprocher, comme on l’a souvent dît, d’avoir violemment détourné l’art de la voie normale ; quand elle vint donner au monde un idéal nouveau, l’art du moyen âge n’existait déjà plus, ou du moins ses fleurs les plus délicates avaient perdu leur beauté première. Les constructions qui restaient par centaines, par milliers, avec leur fier aspect de puissance et de solidité, c’étaient les tours, les remparts, les enceintes et les châteaux forts. Les bâtisseurs, ne prévoyant pas que l’homme deviendrait un jour le maître d’une foudre nouvelle, avaient cru édifier pour la durée des temps : plus acharnés à fortifier leurs repaires que les citoyens des villes ne l’étaient à continuer leurs églises inachevées, les barons savaient dresser autour de leurs rocs sourcilleux des murs vraiment infranchissables, si ce n’est à la trahison ou à la faim.