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fin tragique des hohenstaufen

jamais à la France. Charles Ier de Naples fut du reste le mauvais génie de sa famille ; après le meurtre de Conradin, c’est lui qui dirigea vers Tunis la croisade où son frère saint Louis devait mourir, c’est lui qui, par sa politique « orthodoxe » succédant à la mansuétude religieuse des Hohenslaufen, provoqua les Vêpres siciliennes, lui enfin qui engagea son neveu Philippe III dans la malheureuse expédition du Roussillon (1285). Le voyage de l’empereur au-delà des monts était donc accompagné de dangers indéniables, mais la notion d’empire n’en restait pas moins populaire, bien que les électeurs féodaux, princes civils et ecclésiastiques, craignant de se donner un maître trop puissant, hésitassent souvent beaucoup avant d’élire un candidat.

vallée du rhin à saint-goar

Pendant le cours du treizième siècle se constitua d’une manière distincte le corps électoral qui devait, à la place du pape, conférer aux futurs empereurs la majesté du pouvoir. Il se composait de sept princes, les trois archevêques de Mayence, de Cologne, de Trèves et quatre seigneurs temporels, le duc de Saxe, le comte palatin du Rhin, le margrave de Brandenburg et le roi de Bohême : mais celui-ci, souverain