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l’évolution, la révolution

autre conduite à celles qui eussent été les leurs. Le soldat ne s’est pas tu impunément pendant les deux ou trois années de sa forte jeunesse : ayant été privé de sa libre expression, la pensée elle-même se trouve atteinte.

Et de toutes les autres institutions d’État, qu’elles se disent « libérales », « protectrices » ou « tutélaires », n’en est-il pas comme de la magistrature et de l’armée ? Ne sont-elles pas fatalement, de par leur fonctionnement même, autoritaires, abusives, malfaisantes ? Les écrivains comiques ont plaisanté jusqu’à lassitude les « ronds-de-cuir » des administrations gouvernementales ; mais si risibles que soient tous ces plumitifs, ils sont bien plus funestes encore, malgré eux d’ailleurs et sans