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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 1, Librairie Universelle, 1905.djvu/165

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association de l’homme et de l’animal

Par un phénomène analogue, l’homme et l’animal s’entrecomprirent souvent en d’autres milieux par la recherche de la nourriture commune. Ainsi, les coucous de l’Afrique méridionale et les Hottentots ont su devenir d’excellents associés pour l’exploitation des ruches d’abeilles.
Dessin de George Roux.
chinois pêchant avec l’aide de cormorans
Les premiers se chargent de découvrir le nid, puis l’indiquent par des cris perçants à l’homme, qui répond par un sifflement. Ensuite, ils vont de concert au pillage du butin, à la répartition des vivres : l’homme, tenu à la reconnaissance par son intérêt, ne manque jamais de laisser à son compagnon une part suffisante de la curée.

Même genre d’association pour la pêche. Le sterne ou hirondelle de mer guide le batelier lapon sur le Pallajervi (Suède septentrionale), probablement aussi sur les autres lacs de la contrée, et lui désigne, moyennant part au festin, les bancs de poissons où le pêcheur pourra jeter ses filets en toute certitude. Bien plus, des traités sans paroles, ce qui ne doit aucunement nuire à leur observation, se font aussi entre l’homme et des oiseaux pêcheurs.

Avant que le Chinois eût appris à domestiquer le cormoran et à lui serrer le cou par un anneau, pour empêcher la déglutition du poisson capturé, il avait été le commensal du volatile : ensemble, ils