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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 1, Librairie Universelle, 1905.djvu/195

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demeures et forteresses

la sainteté de la pierre en abattant les saillies des blocs et en réalisant les surfaces[1].

En toute contrée, la force de la défense était accrue par la position que l’on choisissait pour les lieux sacrés où la tribu avait recueilli ses trésors, où elle avait mis son « âme ».

rupestres à gran-canaria
D’après une photographie communiquée par la Société de Géographie.


Dans les pays très accidentés, couverts de rochers, parsemés de marais, ruisselants d’eaux, rendus mystérieux par les forêts ou les brousses, les indigènes cherchaient à cacher le réduit central, à le placer loin des sentiers, en sorte que l’ennemi passait à distance, sans le voir, mais guetté lui-même, entraîné sur de fausses pistes. Là où il était impossible de se cacher, du moins pouvait-on rendre très difficile l’accès du lieu défendu. Des palissades, de fausses portes, des trous et des pièges, des chemins perfides retardent les assauts ou même les empêchent complètement. L’intérieur de l’Afrique est très riche en labyrinthes de celle nature[2], et l’art moderne les imite encore dans les jardins.

  1. De Gobineau, Histoire des Perses, tome Ier, page 31.
  2. Voir Bull. de la Soc. de Géographie belge, 1905.