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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/36

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l’homme et la terre. — phénicie

paient tout commerce naturel entre les Sémites de la Mésopotamie et ceux de la côte syrienne : les communications ne pouvaient avoir lieu que par les chemins pénibles du désert, frayés beaucoup plus au sud vers Tadmor et Damas. Aussi les souverains d’Assur devaient-ils avoir pour ambition principale de rouvrir à leur profit la grande voie historique du haut Euphrate[1]. Vingt-six siècles avant nous, les Hittites sont définitivement refoulés et asservis. Leur puissance est à jamais brisée et les fragments de la nation se soumettent ou se dispersent au loin ;
D’après A. H. Sayce.
plaque de tarkondemos.
C’est le seul document bilingue — assyrien et hétéen — que l’on possède pour l’étude de cette dernière langue.
déjà auparavant, des Hétéens étant allés chercher un refuge au sud du pays des Amorrhéens s’établirent aux alentours d’Hebron. Plus tard ils entrèrent en relations avec les Béni-Israël et, sans doute bien changés par leur séjour en Judée et par leur mélange avec les populations indigènes, se sémitisèrent de plus en plus et prirent part avec les Hébreux à la fondation de Jérusalem.

Les inscriptions hittites n’ont pas encore livré le secret de la race : les tentatives de déchiffrement ne sont pas considérées comme ayant abouti à un résultat certain ; mais on sait du moins qu’en cet endroit privilégié où se ramifie la grande voie de l’Asie entre l’Orient et l’Occident, un grand empire avait pu se constituer au carrefour des nations, aussi prompt à étendre son action d’un côté sur les pays de l’Euphrate que de l’autre sur les côtes de Syrie et les vallées intérieures qui leur sont parallèles, de même que sur les contrées de l’Asie

  1. Sayce, Patriarchal Palestine, p. 251.