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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/401

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hégémonie de l’égypte

parfaitement remis en état, et les navires remontant la mer Rouge pouvaient atteindre directement les basses terres de l’Egypte ; mais les marins qui voulaient éviter la dangereuse navigation dans les eaux parsemées de récifs s’arrêtaient plus au sud, soit au port de Myos Hormos, soit au havre de Bérénice, et utilisaient l’un ou l’autre des chemins désertiques qui complétaient la grande voie maritime.

N° 179. Monde connu d’Eratosthènes.

Ceci est une reconstitution de la carte qu’Eratosthènes dressa de l’œcumène mondiale, reconstitution établie au moyen des citations et critiques de Strabon, car ni les originaux, ni aucune copie des dessins géographiques antérieurs à l’ère vulgaire ne sont parvenus jusqu’à nous ; les graphiques d’Hécatée, de Dicéarque, d’Hérodote, d’Anaximandre sont perdus, de même que le texte dont Eratosthènes avait accompagné sa carte et le dessin joint à la Géographie de Strabon. — Bien qu’Eratosthènes ait commis quelques grosses erreurs dans les alignements et les distances, c’est à la fin du xviie siècle seulement que l’on dessine la Méditerranée plus correctement que lui.

C’est exactement de même qu’agissent aujourd’hui les maîtres des mers : non contents de la porte triomphale où passe le canal de Suez, les Anglais travaillent maintenant de Kosseïr à Mombasa, tout le long du littoral de la mer Rouge et de l’Océan Indien, à s’ouvrir des chemins de fer d’apport à la grande ligne joignant la vallée du Nil au Cap de Bonne Espérance.

Et Ptolémée Philadelphe ne dressa-t-il pas, le premier, aux approches d’Alexandrie, le grand « Phare » d’après lequel tous les autres édifices du même genre ont été nommés ?