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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/420

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l’homme et la terre. — îles et rivages helléniques

peut-être par le manque de vivres, la fatigue et la mortalité des équipages[1]. Hannon dut se contenter du stérile honneur de dresser une stèle dans un temple et d’y faire graver le récit de son périple africain. A la même époque, Hamilcon, autre navigateur de Carthage, s’aventurait à travers les mers tempétueuses de l’Europe occidentale pour aller visiter les îles Cassitérides ; mais sa flotte, battue par les vents contraires, mit cent vingt jours à faire le voyage et dut hiverner dans les régions inhospitalières du Nord.

Cl. Sommer.

carthage — les citernes


Les dangers de l’expédition semblent avoir découragé les Carthaginois, car Hamilcon n’eut point de successeurs dans ces mers périlleuses, et les marchands puniques se contentèrent désormais d’exploiter les mines d’étain qu’ils possédaient en Espagne et, peut-être aussi, de se procurer par la voie de terre, que suivaient d’étape en étape des porteurs indigènes, les minerais de Bretagne et d’Angleterre. Le fait est que la connaissance géographique de la situation des Cassitérides se perdit presqu’entièrement et qu’Hérodote[2], l’admirable questionneur, nous

  1. Bunbury, History of ancient Geography.
  2. Livre III, 115 ; — N. Sieglin, Entdeckungsgeschichte von England, Geographisches Congress zu Berlin, 1899.