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Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/485

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guerres sociales et serviles

nables sacrifices s’accomplit, au risque d’un grand soulèvement populaire, sur toute une « famille » de 400 serviteurs, par décision expresse du Sénat : un haut fonctionnaire ayant été assassiné par un de ses esclaves auquel il avait refusé l’affranchissement après stipulation formelle du prix, les mânes de ce personnage, peu honorable mais patricien, durent être apaisés par le sang de tout ce qui avait vécu sous le même toit.

Cl. Brogi.

rue de l’abondance à pompéi

Les horreurs de l’esclavage à domicile entraînaient, par la solidarité du crime, les horreurs de la traite dans tout le monde romain et par delà ses frontières. Il fallait pourvoir de domestiques et de travailleurs les palais et les villas des patriciens, et de toutes parts on cherchait à leur procurer ce gibier. Bien gouverner, c’était dépeupler l’empire pour augmenter le cortège des puissants, et la guerre ne suffisait pas toujours à pourvoir les ergastules, il fallait aussi l’intervention du commerce « légitime ». Certaines catégories de marchands avaient pris la spécialité de la traite, surtout dans les pays d’Orient où s’entremêlaient des populations d’origine si diverses. Les Ciliciens