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Page:Reinach - Histoire de la Révolution russe.djvu/72

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histoire de la révolution russe

Makharov, ministre de la Justice, avait donné sa démission pour avoir reçu défense de poursuivre l’escroc Manouilov. Il fut remplacé par un spirite, homme tout à fait déconsidéré, le sénateur Dobrovolsky. Belaïev, un des militaires de la coterie, fut ministre de la Guerre, à la place de Chouvaïev, coupable d’avoir serré la main de Milioukov. Le néfaste Stcheglovitov, protecteur des Cents Noirs, fut nommé président du Conseil d’Empire (19 janvier). Back, comme Pokrovsky, fut prié de prendre un congé ; Stürmer rentra au Pont des Chantres à titre de conseiller.

Quelque déplorable que fût l’entourage de Nicolas II, sa bonne volonté et sa bonne foi ne se démentirent point. Il vivait d’ailleurs presque toujours au quartier général de Mohilev, entouré de militaires, soustrait aux influences malfaisantes qui s’exerçaient à Tsarskoié-Sélo et à Pétrograd ; rien ne prouve qu’il ait jamais pactisé avec les fauteurs de la « paix allemande ». Le 20 janvier, il adressa un rescrit au prince Galitzine, où il traçait un programme vraiment national : lutte jusqu’à la victoire, collaboration avec la Douma, solution des problèmes (devenus très inquiétants) du ravitaillement et des transports. Belaïev déclara (le 24) qu’il voulait poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, tirer parti de toutes les organisations — zemstvos, municipalités — pour les besoins de l’armée, mobiliser toutes les forces sociales. Le tsar institua une commission pour préparer le statut de la future Pologne (25 janvier) et fit venir au quartier général, pour conférer avec lui, le président de la Douma (28).

Le 10 février, lors de la visite des délégués alliés à Moscou, le président de l’Union commerciale