Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
de la peſte de Marſeille


xecuter la choſe : Ordonnance de Police, qui aſſigne le jour, & ordonne les feux & les parfums, en conformité du projet du Sr. Siccard ; il eſt lui-même commis à la diſpoſition des feux, ſous les ordres de Mr. Diodet un des Echevins, qui s’eſt toûjours prêté volontiers aux emplois les plus pénibles ; on fait de grands amas de bois dans toutes les places, & dans tous les lieux déſignés ; on diſtribuë dans toute la Ville du ſoûfre pour les parfums, à tous ceux qui n’ont pas le moyen d’en acheter : enfin, le jour arrivé, & à l’heure marquée, toute la Ville parut en feu, & l’air ſe couvrit d’une noire & épaiſſe fumée, plus propre à retenir les vapeurs contagieuſes qu’à les diſſiper.

On ne ſçait ce que l’on doit le plus admirer ici, ou la confiance de ce Medecin, qui ſans diſtinguer les periodes ni la nature de la contagion, propoſe avant le tems un ſecours auſſi foible, & ſi peu capable de produire l’effet qu’il en promettoit ; ou la credulité des Magiſtrats, qui denués d’un Conſeil ſolide, ſe laiſſent aller à tout vent de doctrine,