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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/119

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de la peſte de Marſeille


tiers, & placerent ces deux medecins dans le nouvel Hôpital des peſtiferés. Ils s’y enfermerent ſans daigner conferer avec les Medecins de la Ville, & ſans s’informer de la nature du mal, & des remedes qui lui convenoient. Auſſi remplis de nouvelles idées tout-à-fait contraires à celles qu’ils auroient dû ſe former de la maladie ; ils donnerent dans une methode toute opoſée à celle que le mal demande, & dont le mauvais ſuccés augmenta bientôt la mortalité dans cet Hôpital ; ils employerent les ſaignées reïterées & les purgatifs, dont on avoit d’abord connu l’inutilité. A peine ces Medecins eurent-ils le tems de ſe reconnoître, que le pere fût pris du mal & mourut : le fils effrayé de la mort de ſon pere, ſe retira, & de retour à ſa Patrie, il y fût mis hors la Ville en quarantaine, pendant laquelle il mourut auſſi, & après ſa mort, perſonne n’oſant toucher à ſon corps pour l’enterrer, on mit le feu à la maiſon, & avec lui fût brûlé tout ſon bien qu’il avoit converti en papiers, comptant de faire un établiſſement fixe à Marſeille.

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