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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/125

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de la peſte de Marſeille


comme dans une maiſon ainſi remplie de monde, la communication y eſt très-prochaine, on doit juger par-là quelle y fût la violence & la rapidité de la contagion.

Elle y fût portée par une femme, qui échapa de la ruë de l’Eſcale, dont nous avons déja ſi ſouvent parlé, & qui vint ſe préſenter à l’Hôtel-Dieu pour y être reçûë : ſoit que ſon mal ne ſe fût pas encore manifeſté, ſoit qu’il aye donné le change à ceux qui la viſiterent, ils ne la crurent atteinte que d’une fiévre ordinaire, & ils la reçurent. Deux des filles de la Maiſon deſtinés au ſervice des malades, ſont mandées, pour ſoûtenir cette malade, & la conduire à l’apartement des femmes. La Mere Infirmiere la change de linge, ſelon la coûtume, & la fait coucher à la maniere ordinaire. Le lendemain ces deux filles tombent malades, & meurent preſque ſubitement, c’eſt-à dire, en ſix ou huit heures de maladie ; le jour d’après la Mere Infirmiere eſt auſſi priſe, & meurt auſſi promptement que ces filles. De ces quatre malades, la contagion ſe répand ſi

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