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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/145

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de la peſte de Marſeille


preſente naturellement, c’eſt que les grands hommes comptent quelquefois un peu trop ſur leurs lumieres, ſur tout quand ils croyent voir plus clair de loin que les autres de près. Nous ne devons pas obmettre un trait de ces Memoires très-offenſant contre les Medecins & les Chirurgiens.

„ Quel moyen, dit-il, qu’une auſſi grande maladie, qui demande des ſecours prompts & efficaces, parce qu’elle eſt très-grande, & qu’elle conduit ſouvent en peu de jours le malade à toute extrêmité, puiſſe guérir, lorſqu’on abandonne les malades à leur mauvaiſe deſtinée a lorſqu’on leur refuſe les ſecours les plus ordinaires, qu’on ne les ſoûtient ni par les remedes, ni par les nourritures, & qu’on les laiſſe mourir victimes de l’inhumanité barbare des Medecins & des Chirurgiens ignorants ou intereſſés, qui par des raiſons d’intérêt entretiennent dans le public un eſprit de terreur & de crainte, dans l’eſperance de ſe rendre plus neceſſaires, & de faire augmenter conſiderablement leur honoraires, &c.

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