bouë, qui faiſoient une barriere,
qu’on ne pouvoit pas franchir. Si
l’infection de toutes ces ſaletés étoit
plus dangereuſe, celle que cauſoit
l’incendie qu’on faiſoit tous les jours
dans toutes les ruës des lits & des
hardes des peſtiferés, étoit plus incommode.
On étoit tellement allarmé
qu’on croyoit ne pouvoir bien
purger la contagion que par le feu ;
on doit juger par-là du dégât qui ſe
fit de nipes, de hardes, & de meubles
ſouvent précieux : dans la ſuite
on revint un peu de cette erreur,
ſans quoi tout le monde alloit ſe trouver
ſans linge & ſans hardes, & preſque
toutes les maiſons dégarnies de
meubles. Voilà quel étoit l’état de la
Ville dans le fort du mal & qui dura
juſques vers la fin de Septembre.
Voyons quels furent les moyens dont
on ſe ſervit pour faire ceſſer ces déſordres,
après que nous aurons fait
voir comment les malades manquerent
autant de ſecours ſpirituels & de
ceux de la Medecine, que de tous les
autres. Mais de peur que la deſcription
que nous venons de faire de l’état
& de la déſolation de Marſeille, ne
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de la peſte de Marſeille
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